lundi 27 juillet 2015

On se retrouve là-bas... !

Bonjour à celles et ceux qui passent sur le blog... !

Je me demande bien pourquoi, puisque je ne l'ai pas mis à jour depuis des lustres....

J'ai en effet préféré en créer un nouveau, que j'ai appelé Mochi Mochi Japan, un jeu de mot entre le mochi (pâtisserie) et moshi moshi qui est l'équivalent de "Allô".

Si vous souhaitez continuer à lire ce que j'écris, je vous donne rendez-vous à cette adresse :

http://mochimochijapan.blogspot.jp/



dimanche 31 juillet 2011

[31 juillet] Départ


Derniers jours à Tôkyô… Samedi matin, j’ai fini mes bagages pour quitter ma chambre de Uguisudani. Franchement, le cœur serré, je m’étais habituée à cette chambre, le ptit frigo, la musique du passage piéton qui fait *touliiii-liliii toulouuuu-lou-lou-lou-louuuu*, le voisin chinois qui parle sur Skype jusque tard la nuit, l’Américain en face qui va au conbini et fait chauffer son bento à 2h du matin…
Bref, vraiment une très chouette résidence !
Mon avion du dimanche part à 12h, donc vu l’heure il était obligatoire que je parte la veille de Uguisudani, j’avais donc réservé à l’avance une chambre dans un hôtel de Narita avant.
Pour le chek-out, on nous avait fait une liste longue comme le bras de choses à faire avant de partir et à vérifier (laver & repasser les draps, passer l’aspi, nettoyer le ventilateur, etc…) à 10h j’avais fini, et j’attendais que quelqu’un vienne… sau que je me suis trompée, il devait passer entre 12h et 13h non entre 10h et 12h comme je le pensais au début…
Franchement, en 5mn c’était fini…. Même pas 5mn pour tout regarder, signer les papiers, me rendre ma caution de 20 000 yens (180 €)…. Je stressais un peu je dois le reconnaitre, parce que si quoi que ce soit manquait, on allait me retirer une somme forfaitaire (genre la cuillère est à 1000 yens (9 €) oO). Je m’attendais à ce qu’il soit tatillon, mais en 5mn, le temps de me poser quelques questions sur mon séjour il est parti, me laissant le temps de boucler mon sac à main et de partir.

Direction Narita. Non l’aéroport mais le station de JR Narita à proximité. Pour y aller, ça m’a bien pris 1h30~2h je pense. Aucun souci, des escalators partout –moi qui craignais de me trimballer avec les 20kg de valise et 15kg de « sac de cabine »…

La jolie chambre (et une sorte de yukata léger que j'ai adoré vêtir ^^)
L’hôtel était situé près de la station, avec des combinis à côté (comme d’habituuu~uuudeuh). La chambre était à 37 € que j’avais payé sur internet. Le personnel est charmant et souriant, je monte dans la 501. La chambre est très spacieuse, équipée d’un téléviseur, d’une plaque pour faire bouillir de l’eau, thé et café sont à disposition, on peut se connecter en Ethernet, des chaussons individuels et un peignoir de chambre typé m’attendait.
La salle de bain est grande, il y a une baignoire, des toilettes à la japonaise qui font du bruit quand on s’assoit, et tout le nécessaire pour se laver, autant en lotion qu’en rasoir/coton-tige/bonnet de bain/brosse à dent/etc…  
Enfin, franchement tout était propre, complet, j’ai vraiment été très impressionnée.

Le plateau super complet ^^
J’ai passé mon temps à refaire ma valise (et jeter des trucs useless) et regarder des trucs à la TV (nottament Sekai no Kowai~i Onnatachi (Les femmes effrayantes dans le monde) où j’ai pas tout compris, mais c’était vachement fun XD) Le soir Say ! Hey ! Jump qui était très drôle, j’essayais de faire les mini-jeux, mais c’est dur XD

Ce matin, j’ai été réveillée à 3h54 par un tremblement de terre. Mes amis de la fac savent que j’en voulais absolument un à « sentir » parce que aller au Japon sans avoir de séisme…. Sans gravité bien sûr !!
Je sentais mon lit bouger, un peu comme dans l’exorciste, les murs et le bâtiment bougeait. J’ai pas trop compris sur le moment, mais quand j’ai réalisé…. « ouaiiis trop conteeente » J’avais aucune idée de la magnitude de ce séisme, mais j’ai fait partager ma joie à mes contacts FB…. XD

En me réveillant ensuite à 7h, premier réflexe : vérifier la magnitude. J’ai halluciné en voyant qu’il était de 6.4 … je pensais qu’il aurait été bien plus faible –notez que l’épicentre de Fukushima n’est pas la porte à côté. Dieu merci, aucun dégât majeur ni de blessé. Tant mieux ^_^

Des couches et des couches de fringues...

Sur les conseils de mon amie Justine, pour ne pas que ma valise soit trop lourde, il fallait que je m’habille…. Beaucoup ! XD Alors ce matin j’ai 2 t-shirt, 1 robe, 1 veste, 1 short, 2 jupes froufroutantes (Emeline verra lesquelles ^^) et 2 paires de chaussettes dans mes Converse. Fiouuu ! XD

La navette de 8h15 depuis l’hôtel est gratuite, donc ça c’est vraiment cool ^^ ce matin j’ai vu un épisode de Pokemon, c’est trop chou car Miaouss fait des Nyan et tout en parlant XD







Narita
Et me voilà donc arrivée à Narita, à présent je squatte la wifi gratuit de l’aéroport, et je suis assise par terre (enfin sur une veste hein) parce que je ne trouve aucune autre prise électrique disponible que celle sur laquelle je suis… C’est sympa de mettre le wifi partout, mais si j’ai plus de batterie après dans l’avion…. Fail !

Ah, et ma valise fait 20.2kg ! Soit 0.3kg de moins qu’à l’aller. Quel est ce miracle vous dites-vous sans doute (XD)… j’ai du jeter quelques habits (ceux su mont Fuji), une serviette de bain vieille, et j’ai fini tous mes produits de toilettes. Tout ce qui est cadeau et souvenir du Japon se trouve dans mon sac à main et dans mon sac à dos qui font 15kg à deux, alors que je suis limitée à 5kg normalement… mais ça ils n’ont pas pesé donc…. Youpiii ! XD

Il est 10h52, à 11h j’irais me prendre un petit déjeuner, et 11h25 je vais à la porte d’embarquement.

J’arrive en Russie à 17h, alors j’écrirais probablement là bas ^^

Merci encore de m’avoir suivi, je quitte vraiment avec tristesse le Japon, mais des images, des souvenirs et des rencontres plein la tête… Je suis heureuse d’avoir pu concrétiser ce rêve d’enfant… et tout ce que je souhaite c’est que vous à votre tour puissiez découvrir le Japon ^__^

Inutile : bishounen que j'ai pas arrêté de regarder *0*

mardi 26 juillet 2011

[25~26 juillet] Mont Fuji

Mon Fuji, c’est partiiii !!
Ce message va être bien long, désolée par avance ^^' Il ne suit pas l'ordre du blog, je l'antidaterais plus tard pour respecter l'ordre des visites ^^



J’avais prévu de faire l’ascension du mont Fuji (ou Fujisan) dans la nuit de lundi à mardi, soit du 25 au 26 juillet.
Pour s’y rendre, c’est très simple : il faut prendre un bus à Shinjuku direction Kawaguchiko Gogôme 河口湖 五合 qui est la 5e station du mont Fuji, mais il est aussi possible de s’arrêter à la 3e station. Le trajet se fait avec la ligne Keio (il faut s’éloigner un peu de la station et chercher des yeux un bâtiment où il est écrit KEIO en blanc sur fond bleu foncé. De toute façon il faut traverser, pour plus d’infos demandez moi ^^)
J’avais un peu de mal à trouver, surtout que j’ai demandé mon chemin à un couple qui revenait fraichement avec leur bâton sur lequel étaient tamponnées les marques des différentes stations… ce couple m’a donné une mauvaise indication alors j’ai redemandé à des jeunes gens, et un garçon super gentil m’a accompagné jusque devant le bâtiment… trop adorable !
Une fois qu’on a trouvé le bon truc du coup, il faut prendre son billet de bus : 2600 yens pour l’aller soit 23 €…. Ouais ça fait mal >< J’ai eu de la chance, car j’ai eu mon billet à 18h, et le type au guichet a fait attendre le bus pour moi… à 5mn près j’étais bonne pour attendre une heure sur Shinjuku >_<. Dans le bus pas grand monde : des anglophones, des asiatiques et quelques japonais. On m’a installé dans les places réservées aux femmes « Women Only » j’étais trop tranquille x)

 
Le magasin du niveau 5
Le trajet m’a semblé plutôt rapide, on voit qu’on est loin de Tôkyô car il n’y a plus de buildings… Tiens, d’ailleurs j’ai vu la maman de Bambi *_* yeaaah… Bref, nous arrivons en pleine nuit à la 5e station. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais au moins j’ai pas été déçue. Parce que rieeeen du tout n’est éclairé o_o’ Il y a des magasins dont un est éclairé et devant lequel nous sommes déposés, mais c’est tout. Je vais me changer parce que c’est pas en short que je vais y arriver >_> Il faut payer 50 yens pour utiliser les toilettes. Et comme je le verrais plus tard, personne n’est là pour voir si on paye effectivement, c’est à l’honnêteté de chacun de mettre sa petite pièce dans la petite boite.



Une fois prête…. Eh ben je me dit « c’est partiiii ! » Les autres qui étaient dans le bus achètent des trucs, pour moi le bâton à tamponner à chaque station est un attrape touriste, je m’en passerais sans souci~


Comme je l’ai dit, rien n’est éclairé sur la piste, c’est pas super bien protégé, et la route principale n’est pas indiquée non plus…. oO On s’engage sur une route qui commence par descendre. Dans la nuit, on voit les lumières de la ville en contrebas, je pense que c’était Hakone. C’est magnifique en tout cas….

A partir de là, c’est le début… le début de la fin. Sisi, il était 20h30 et c’était déjà dur. De une, je me répète, mais rien n’est éclairé. Bien sûr j’ai ma lampe frontale de chez GO Sport qui éclaire quelques dizaines de centimètres devant moi, mais c’est tout. Et des fois c’est difficile de distinguer la route et  le chemin de caillou. Et puis parfois il y a des sortes de crevasses dangereuses où il est possible de tomber si on n’y prend pas garde, ou si on va trop gauche on tombe de très haut également, etc… Franchement plus dangereux que je n’aurais pensé. Ça faisait partie des trucs que je ne savais pas alors que je m’étais pas mal renseigné sur le sujet avant d’y aller…

Mont Fuji Safety Guidance Center
Au début, je ne voyais vraiment pas grand monde. Des fois des gens passaient devant moi, des fois je voyais des lumières de lampes derrière moi… Globalement le début n’était pas encombré. Je marche pendant environ 1h et on me remet un papier au « Mont Fuji Safety Guidance Center ». Bon, déjà je suis pas perdue c’est bien. Mais mon dieu comme j’ai mal aux mollets xD Forcément comme on monte en pente, ce sont les muscles des mollets qui prennent tout, et au bout d’un moment je monte même en faisant dos à la route, car en lui faisant face c’est trop éprouvant. Il ne fait pas encore trop froid, avec seulement ma polaire je suis bien, mais la transpiration est extrêmement désagréable d’autant qu’elle devient froide et glace le dos.
A partir de là, je commence à suivre un couple avec leur petit garçon, mais je finis par les perdre de vue. Je monte 10mn en suivant une sorte de route vraiment dangereuse quand 3personnes me font des signes avec leurs lampes et leurs bras. Je me dirige vers eux… eh ben j’étais tout simplement hors-piste en fait, et les trois compagnons m’aident à escalader le grillage pour les rejoindre. Je les remercie et nous montons. Au bout de 10mn nous faisons une pause, une des filles se met à chanter Hakuna Matata en japonais. Elle a une superbe voix ! Puis on se présente et comme souvent on m’appelle Marina et non Marine.
- マリン。
- マリナ
- "" じゃない。。。""!マリン!
- かわいいい!
La fille qui chantait…. Eh bien je ne me souviens plus exactement, je crois que c’était Kuro-quelque chose. Elle avait de jolis cheveux courts, et une voix bien aigüe, mais chantante, cristalline. L’autre fille c’est Rumi, un prénom trooop mignon ! Et elle avait de beaux cheveux, niveau caractère elle était plus réservée. Apparament elle rêve d’aller un jour en France (original xD). Quant au garçon, il était vraiment grand et s’appelle Aki-quelque chose. Il a été très généreux et gentil tout le long, très prévenant. Les trois avaient environ 25 ans je pense,  ils sont amis, et vivent tous les trois à… heu je sais plus le nom, mais ils ne vivent pas à Tôkyô en tout cas...

On monte, on marche, on se soutien avec des « 大丈 » auxquels on répond invariablement par « うん、大丈 »  (c’est-à-dire « Ça va ? » / « Oui ça va »). Le début du trajet ensemble ça allait, nous allons tous les 4 à la même vitesse, je les écoute parler, je commente de temps en temps. La fille a la jolie voix (je vais l’appeler Kuro ça sera plus simple) bref Kuro parle beaucoup, les autres sont souvent à rigoler. Les minutes passent ainsi et nous nous arrêtons à la 7e station. On s’équipe mieux : écharpe, veste supplémentaire, k-way… tous mettent leur gants, et voyant que je n’en avais pas… Aki-quelque chose sors une seconde paire de son sac et me les offre… Trop gentil ! Même si à ce moment-là, je n’avais pas conscience que c’était carrément une question de vie ou de mort ces gants o_o’ je réalise que sans je n’aurais pas pu continuer. Tous les trois respirent dans leur bouteille à oxygène, chose que je n’avais pas pris, jugeant cela superflus. Et à ce moment-là ça allait.

Le long de la route, nous croisons davantage de personnes, et parfois des gens malades qui vomissent sur le côté… C’est effectivement toujours aussi dur, chaque pas que je fais me semble être une épreuve, je me dis que je ferais mieux d’arrêter, que j’ai essayé et c’est déjà bien… Mais quand je vois la détermination dans le regard de mes compagnons et dans celui des autres grimpeurs qui nous dépassent ou que bous dépassons… J’ai plus envie de laisser tomber. Presque toutes les 10 minutes, ce schéma de « J’abandonne/Oh non je vais tenir bon bo*rdel !!!! » se répétait, le dernier prenait toujours le pas sur l’abandon. Nous nous arrêtons cependant assez régulièrement, on voit très bien les lumières des lampes frontales des autres personnes, ou les lumières des magasins et refuges plus haut. Ça me rassure, je me donne des buts « Allez, dans 10mn tu y seras, tien bon » ou « De toute façon tu vas marcher pour y aller, alors fais-le maintenant sans t’arrêter, oublie le reste… » bref je m’encourage, et je me rend compte que c’est bien mieux de le faire avec des compagnons qui te remontent le moral ou t’encouragent quand tu veux arrêter.

Je n’ai aucune idée de l’heure qu’il était, j’étais complètement perdue dans le temps. Minuit ? 2h du matin ? Bientôt 3h ? Ces chiffres ne signifiaient plus rien, seuls les numéros de stations et le nom des refuges avaient un sens « Allez, on est à Toyo-kan, courage !! » « C’est bon, c’est Horai-kan qui est en vue ! » « La 8e station ! On y arrive, encore un peu de courage…. !! » C’est déstabilisant, d’autant que là pendant que j’écris, justement, je ne sais pas du tout à quelle heure nous sommes arrivés où, combien de temps nous mettions pour monter, combien de temps nous nous reposions…

Globalement, à partir de la station 8 (3100m d’altitude) et pire encore à la station 8.5 (3400m)  j’avais énormément de mal à respirer, Aki-quelque chose m’a donné une bouteille d’oxygène puisqu’il en avait deux (franchement… être aussi généreux avec quelqu’un qui croise notre chemin, ça ne se voit pas tous les jours en France…), et ça allait un peu mieux, mais a ne durait jamais guère longtemps. Quand nous escaladons les rochers, les japonaises lancent des « Je vais mouriiiir, j'ai peuuur ! こわいいいい! »  des petits « Kyah » etc… alors que grimper sur les rochers me rappelle la Bretagne, quand j’allais sur l’ile de Garo avec ma famille et qu’avec mes frères nous grimpions sur les rochers… Bon, là il y a la pente en plus, il fait noir et il fait froid, mais j’aimais bien quand  même ^^ Alors qu’inversement, je galérais à marcher quand le terrain était plat alors que le trio y arrivait normalement. Je suppose que l’un faisait appel à certains muscles qui allaient bien et l’autre à des muscles différents qui me faisaient souffrir.
Comme nous allions à des rythmes différents, nous nous arrêtions quelques secondes pour se retrouver, voir qui est où. La dernière heure, je m’arrêtais davantage pour essayer de respirer, mais c’était extrêmement dur. Cumuler la fatigue, le froid, les douleurs, le fait que –j’ai oublié de préciser- le jour même je n’avais mangé qu’un melon pan avec Laurine et que j’avais en quelque sorte oublié de prendre un repas correct…. J’avais la tête qui tournait atrocement, l’impression que j’allais m’écrouler à chaque pas… Aki-quelque chose s’arrêtait régulièrement dans sa lancée pour m’attendre et m’accompagner, sa présence me forçait à faire de mon mieux et à avancer coûte que coûte.



Plus les heures avances, plus il y a de monde sur la toute, et vers 3h du matin, nous sommes bloqués, nous avançons petit à petit, pas après pas, énormément de personnes se pressent autour de nous et nous manquons de nous perdre de vue. Le soleil se lèvera dans un peu plus d’1h30 et à vue de nez, ce sera difficile d’être au sommet à l’heure.


Pendant notre marche, un groupe de 6-7 religieux habillés en blanc passent à côté de la foule en entonnant des chants aux paroles mystiques. Seuls ces chants brisent le silence de la nuit et nous sommes tous à les écouter. Ils sont chaudement vêtus certes, mais ce sont des geta et des tabi qu’ils ont au pied… ! Comment parviennent-ils à monter les rochers sans se fouler la cheville avec de pareilles chaussures ? Ça me parait être un tour de force. Leur carrure et leur apparence forçait déjà mon respect.

 
C'était bourré de monde....
Au loin, les lumières rouges se montrent déjà… Je suis frustrée et dégoutée : il reste encore énormément de monde sur la route, j’ignore quelle heure il est, j’ignore à quelle heure je pourrais arriver, j’ignore à quelle heure le soleil va se montrer. Dans 5mn ? Dans 30mn ? Même maintenant, quand je visualise la scène, je perds la notion du temps. Et je perds aussi de vue mes compagnons bien plus haut. Je rassemble tout mon courage, le peu qu’il me reste et quittant la route principale où une personne seulement peut circuler à la fois, je marche et escalade les rochers où personne ne va, je double ainsi beaucoup de gens, je me dépêche, tout en regardant derrière moi avec nervosité, tout en essayant de n’écraser aucune main, en regardant si mes compagnons de route sont à côté… Mais je ne les vois pas. Alors que je dépasse la torii principale, je jette des regards affolés, j’ai bien envie de crier leur nom, mais ce serait briser l’ambiance solennelle qui règne en haut. Je me cherche alors une place, pensant partir à leur recherche ensuite…





4h40. Je suis à 3776m d’altitude. Après 7h30 de trajet, de douleur et de fatigue, le soleil va faire son apparition. Je me suis trouvé une place en avançant sur la droite. Assise entre quelques personnes, je sors mes affaires. Un calme relatif règne, peu de personnes discutent autour de moi, les gens se font discrets et surtout ne quitte pas le ciel des yeux.


Puis un homme près de nous brise le silence par son hurlement : "Il est là !!" (quelque chose comme ça), et toute la foule pousse des « Ooooh ! » et des « Aaaah ! » ; elle cherche à distinguer les flammes dorées et orangées du soleil parmi les nuages et l’aurore. Les  couleurs au loin prennent la forme arrondie de l'astre, et la foule se fait fébrile, attendant qu'il se dévoile.
Petit à petit, le demi-cercle révèle ses formes de soleil. La tension est à son maximum : nous attendons tous que le soleil se montre en entier pour pousser des cris de joie. Les photographes amateurs et professionnels attendent de pouvoir immortaliser la seconde où le soleil se détachera complètement des nuages.


Là encore, un silence de mort règne, comme si le moindre bruit risquait de retarder celui qu'on attend tous.
Et enfin, le soleil est entièrement sorti. « BANZAIIII !! » hurle un japonais ; c'est lui qui donne en quelque sorte le signal, car de partout nous entendons des cris de joie « Banzaiiii !! Nihon banzai !! » et bien sûr je me joins à eux pour exprimer la joie qui m'habite, et qui habite sans aucun doute les autres courageux grimpeurs.


Les cris se taisent petit à petit, un brouhaha naturel reprend le dessus et la foule s’agite pour faire davantage de photos, pour poser devant le ciel magnifique, les gens se sourient et se demandent entre eux si on peut les prendre en photo. Occidentaux, asiatiques ou japonais, nous partagions je pense le même bonheur... de quelques instants -hélas ce fut si rapide ! Mais n'est-ce pas après tout l'éphémère qui est grandiose ?

A 10mn près nous (les 3 japonais et moi) n'étions pas au sommet à temps. Franchement j'ai jamais souffert autant, je ne me suis jamais autant dépassé. Je ne pensais pas que c'était si dur.
Ma fatigue extrême pour atteindre à temps le sommet et la beauté du lever du soleil qu'on a tous attendu m'ont mis les larmes aux yeux... c'était un incroyable spectacle, un tableau où se mélangent les tons dorés, orangés et noirs, où les nuages sont teintés de couleurs chaudes où l'on en oublierait presque qu'il fait terriblement froid. Nous avons tous marché de longues heures pour arriver jusqu'en haut, et sommes "récompensés" par cette vue magnifique.




D'ailleurs, j'ai vraiment trouvé ça un signe car le vent s'est mis à soufflet uniquement quand le soleil a été bien en haut du ciel, que le lever était fini... comme si le vent ne voulait pas perturber le silence presque mystique et nous laisser en paix admirer ce lever du soleil.

 
Pour la fin, je vais abréger :
Une dame qui m'a pris en photo, trop gentil !
- j’ai cherché les 3 japonais, mais je ne les ai pas retrouvés. C’est vraiment pas faute d’avoir scruté la foule de long en large, et d’avoir regardé dans les petits restos. Mais rien. Complètement déçue de les avoir perdus, j’aurais tant voulu garder contact…. L
- je ne suis pas restée très longtemps ensuite, j’aurais tellement voulu manger quelque chose de chaud… mais j’étais prise de nausées et je n’avais pas particulièrement envie de vomir devant tout le monde… Alors après m’être isolée quelques minutes j’ai repris la route pour rentrer, à mon grand regret je n’ai pas pu m’éterniser au sommet…
- c’était dur de savoir quelle route je devais prendre, et au total j’ai du mettre 3-4h pour redescendre. La piste était raide et on manquait à chaque pas de glisser sur les petits cailloux. Elle n’était pas dure à descendre, seulement longue, en zig-zag, et glissante.


J’ai vraiment raconté avec un maximum de détail, respect si vous avez pris le temps de tout lire. Cette expérience aura été une des plus grandioses de mon séjour, presque de ma vie même. J’attendais ce jour avec énormément d’impatience puisque le côté « mystique » du Fujisan me fascine.


Vue sur le lac d'Hakone
Pour mes conseils :
- prenez une bouteille d’oxygène au cas où, au moins une pour deux, car on ne sait pas comment on va réagir si on a jamais fait d’ascension. Je ne pensais pas que j’aurais eu autant de difficulté à respirer et reprendre mon souffle, et si Aki-quelque chose ne m’avait pas fait ce cadeau, j’aurais laissé tomber depuis longtemps…
- prenez 1.50 voir 2L d’eau, car c’est fou ce qu’on a soif rapidement !! Mieux encore, prenez du café ou du lait au chocolat, ou du thé, ça réchauffe c’est toujours ça
- de manière générale, prenez à manger en quantité suffisante. J’ai fait tourner mon paquet de biscuit si bien qu’au final je n’en ai pas mangé beaucoup –cependant les autres ont bien sûr partagé avec moi…. Notamment un bout de fromage qui tenait davantage du Kiri que du fromage oO
- partez à 20h, voir 1 ou 2h avant… Au moins vous aurez le temps d’aller à votre rythme, car c’est frustrant de se dire qu’on n’arrivera pas à temps parce qu’il y a la queue sur la route principale !!
- prenez impérativement des gants et une petite serviette à mettre autour de votre cou pour éponger la transpi

Pour toute question ou conseils, n’hésitez pas à demander ^^

vendredi 22 juillet 2011

[21 juillet] Odaiba

Odaiba お台場 est une grande île artificielle située dans la baie de Tōkyō au Japon. Daiba en japonais signifie forteresse, en référence aux batteries de canons positionnées sur les îles. Celle-ci possède des hôtels, des commerces, des musées, des bureaux dont ceux de Fuji TV conçus par Kenzō Tange, une plage, une grande roue, des sources d'eaux chaudes et des parcs.
Nous sommes allées avec Emeline à Odaiba en ce jeudi 21 juillet. Rendez-vous a été donné vers 12h30 mais comme un cafard est rentré chez Emeline, on est parties vers 13h30 de la garde de Shimbashi. De là, on devait prendre la ligne Yurikamome. Comme Wiki est définitivement pas mauvais pour résumer, encore un copier-coller...
New Transit Yurikamome 新交通ゆりかもめ (Shinkōtsū Yurikamome), est une ligne de métro automatique sur pneus à Tōkyō entièrement aérienne. Elle relie la zone d'îles artificielles d'Odaiba au sud-est à la ligne Yamanote. La vitesse maximale est de 60 km/h. Le nom de la ligne vient de la mouette rieuse (yurikamome en japonais), un oiseau qui peuple la baie de Tōkyō et qui est l'oiseau officiel de la préfecture de Tōkyō. Cette ligne est le premier système automatique de transport de Tōkyō, commandé par ordinateur et sans conducteur à bord. 
 Bien au courant de cela, je trépigne pour qu'on puisse être dans la toute première rame : ce métro est presque entièrement ouvert sur l'extérieur, il y a beaucoup de vitres permettant de voir dehors, mais c'est encore mieux quand on est devant au bout de la rame, bien sûr !
Quelque dizaines de minutes de trajets suffisent à rejoindre la 1ere station qui nous intéresse : Odaiba-Kaihin Koen.

A partir de là, premier truc que je vois : le Cat's House !! Encore un du genre Nekobukuro d'Ikebukuro, mais ce n'est que la partie magasin qui nous intéresse. Je prends un petit truc pour deux mes chéries adorées qui me manquent terriblement (j'en rajoute presque pas...), nous allons vers le siège de Fuji TV. Arrêt au conbini (meron pan <3), sauf que les & photo avec Ronald Mc Donald obligatoire. Il est déjà 14h et on a toujours rien fichu de la journée >< ...





Il y a pas mal de monde à Fuji TV, essentiellement des enfants et beaucoup de jeunes gens. Encore une fois, nous sommes les rares touristes étrangères. Il y a pas mal d'animations en bas, mais ce qui m'intéresse c'est la sphère en haut du bâtiment, qui est en fait une salle d'observatoire. La vue depuis là-haut doit être si belle... mais je n'en aurais rien vu, le billet d'accès étant à 500 yens, Emeline hésite. Finalement on y sera pas allées, mais bon, d'en bas c'était joli aussi. Les étages sont occupés par de nombreux magasins et -ce que je suppose- être des salles à visiter, avec peut-être des jeux et attractions pour enfants. Le billet pour avoir accès à tout ça pour une journée s'élève à 1500 yens, on se disait que c'était pas la peine, mais finalement j'aurais du venir plus tôt et passer une journée complète à tout profiter d'Odaiba.... dommage ^^' On a toujours pu se balader quelques étages en bas dans une sorte de hall avec des affiches de dramas, de chanteurs, de présentateurs et animateurs télé... Sympa ^^

Mon groupe préféré TOKIO <3
L'HOMME *////*

Ah, il y avait aussi une sorte de réplique du bus de Ai Nori, une émission japonaise dont le but est d'emmener des japonais/es célibataires, de les faire se rencontrer entre eux, tout en voyageant partout dans le monde à travers un bus rose. Ça s'apparente à la série TV puisque les confession d'amour sont au programme, que les "personnages" apparaissent et disparaissent... enfin c'est fun ^^ (ci-dessous celui de Taiwan.... regardez la sculpture LOVE on la reverra un peu plus tard ^_^)



Ensuite, on sort de Fuji TV pour voir deux monuments sur ma liste : la Statue de la Liberté et la Flamme de la Liberté.
Cette première est juste à côté, réplique parfaite mais bien sûr plus petite que celle de New York. Elle est très jolie. Sur la tablette est écrit les deux dates de l'indépendance américaine et de la révolution française. Autour de ce bâtiment, il y a un petit parc, mais nous ne descendons pas.



Petite chose amusante : on a croisé un petit bout avec sa maman, chaussé de petites choses toutes vertes qui font *pouet pouet* . Non mais sérieux, quand il pose le pied à terre ça fait *pouet* XD Ca nous a bien fait marrer d'entendre tout ces *pouet*, au moins t'es sûr de retrouver ton gamin s'il se perd ou s'il lâche ta main. Mais au bout de quelques heures, ça doit bien être saoulant ces *pouet* ! A noter que j'ai retrouvé ces chaussures quelques jours plus tard dans les pieds d'une petite, dans la foule... Pratique sur Tôkyô.
La Flamme de la Liberté... Comment dire... C'est juste très moche. J'ai été trooop déçue de voir que ça tenait plus du cure-dent géant que de la flamme. Je passe.



On continue notre marche, le soleil ne décline pas encore alors nous allons au Venus Fort, un grand magasin de vêtements, accessoires, de resto etc (plutôt chic). Je l'avais noté car l'intérieur est de style gréco-romain, avec notamment une fontaine plutôt chic. On fait un tour car "Franc Franc Bazar" une boutique nous intrigue. Petite (.... !) crêpe au passage et direction la Grande Roue ! *///* mais bon, comme c'est payant, genre 600 yens les 25mn, on a fini par rebrousser chemin. Tant pis ><



L'intérieur de "Venus Fort"

La grande roue qu'on aperçoit de Tôkyô la nuit
Pas loin de là, il y avait un showroom de Toyota, au rez-de-chaussée une pancarte avec un lapin nous invite à faire des photo de la voiture.... lapin. On ne se fait donc pas prier pour s'amuser au volant (plutôt spécial puisque le conducteur est à droite et non à gauche).
Enfin, petits purikura Hello Kitty et on rentre.


J'étais un peu frustrée de ne pas avoir pu faire toutes les attractions et visites que propose Odaiba, mais c'était sympa ^^

mercredi 20 juillet 2011

C'est aussi ça le Japon !

Aujourd'hui, nous sommes le 20 juillet (bonne fête aux Marina, Marguerite, Marine et tous ses composés btw ! Merci maman de me l'avoir rappelé ^^) bref, on est le 20 juillet, et enfin je peux illustrer avec des photos et un vrai exemple à quel point j'adore le Japon et son côté super pratique, prévenant et amusant.

Je suis allée au musée Yebisu, ce nom étant une marque de bière très connue du groupe Sapporo. J'y ai pris des verres à offrir (bon, je sais, ça craint de dire ce qu'on a acheté, mais les intéressés ne lisent pas cet article, donc c'est un moindre mal !), et l'employée me les a trèès soigneusement  préparés.
Décryptage :



Tout d'abord, et bien évidemment, les verres sont soigneusement protégés par une sorte de tube extensible en polystyrène, fait pour protéger les objets ronds des éventuels chocs. Déjà c'est vraiment mignon de leur part de ne pas mettre que du papier journal comme ce que le 100yens shop de Takadanobaba a fait pour des tasses, ou autre exemple ce qu'on fait aussi en France. Ici, même en cas de choc, ça rebondit aussitôt, alors aucun souci à avoir !

Les verres sont bien sur mis dans un sachet en plastique. Mais c'est là que je commence à ne plus rien comprendre : la vendeuse a mis mon sac en plastique contenant les verres dans un second sac en plastique... (les deux sont marrons) Heu, non, je ne saisis pas trop l'utilité... Peut-être pour protéger le premier sac en plastique ? ou si jamais le sac n°1 me lâche, j'en aurais toujours un 2e de secours ?



Puis la jeune femme sort un sac en papier avec des anses en une sorte de tissus/polystyrène -en tout cas une matière très douce-et met mon sac plastique dedans (ici, en blanc donc) Intérêt esthétique et pratique puisque ces anses sont plus agréables, il n'empêche que... oO


Je pensais en avoir fini, mais même pas ! XD Ben oui, il pleut dehors, ce serait dommage que les gouttes atteignent mes tasses ! Il faut dire que des tasses emballées soigneusement dans deux sacs plastiques et un sac en papier, il y a toutes les chances qu'elles prennent l'eau ! XD Alors on m'a en plus rajouté un sachet plastique transparent par dessus mon sac, et par lequel les anses sortent de manière à mouiller un minimum mon paquet...

Ce genre de choses me fait vraiment rire et me plait en même temps. Les Japonais sont vraiment les rois de l'emballage, n'est-ce pas ? (tradition héritée du furoshiki ?). 

Mais je me suis rappelé de ce qu'on m'avait dit quand j'ai bossé dans une librairie : on ne donne les sachets en papier (plus jolis, plus agréables à porter etc) qu'aux clients qui ont dépensé une bonne grosse somme dans le magasin, ceux en plastiques plus moches sont "réservés" aux clients dont le montant des achats est relativement faible (moins de 40 € par exemple). Si en France nous faisons la différence entre les clients, nous prenons soin de ne pas donner n'importe quel sac à n'importe qui, et surtout à présent, les sacs en plastique sont payants... ici, je ne pourrais pas compter le nombre de sachets plastiques accumulés depuis 20 jours ! Chaque fois que vous achetez un petit truc, on vous donne un sachet plastique, parfois même deux, et parfois trois comme dans l'exemple d'aujourd'hui.

Pas écologique, certes, mais il faut bien l'avouer : les sachets plastique ici ne trainnent pas dans les rues et ne sont pas jetés n'importe où, il n'y a pas de décharge de plastique...



Ce billet fait echo à un article lu sur un blog, à propos d'un kit-kat emballé individuellement (je crois bien que c'était un kit-kat), impossible de remettre la main dessus.


D'ailleurs, blague à part puisque je parle de nourriture et de blog... dans mon conbinis Lawson on vend du fromage dans des sachets comparables à nos sachets de chips en plastique brillant ! J'ai juste halluciné oO
Alors si vous avez quelques minutes devant vous, je vous invite fortement à lire ce sujet sur Tevader, forum et site sur le Japon et l'Asie.
Un des membres habitant au Japon s'est fait un plaisir (??!) d'essayer tous les camembert qu'il a pu trouver, et les a noté et répertoriés.
C'est extrêmement drôle de voir ce que les japonais ont fait, moi qui n'aime pas le fromage, j'avais trouvé ça hilarant à l'époque !

Camenbert au Japon : le test !

Venu de France, Marque célèbre... mais soyons franc la conserve me fait peur !!!